mercredi 7 mars 2007

Acquitté, votre honneur!

La poussière commence à peine à retomber sur ce qu’on appelle maintenant «L’affaire Kovalev.» Il est donc temps pour moi de donner mon opinion sur cet incident. Lorsque j’ai entendu la nouvelle lundi matin, je me disais d’abord que l’équipe n’avait vraiment pas besoin de cela. Puis, ensuite, je me suis dit qu’il valait mieux attendre la confirmation de l’existence de cette entrevue que l’artiste aurait donnée à une radio russe. D’ailleurs, au Journal de Montréal, on prétendait un canular. Par contre, je me disais que si c’était vrai, le geste de Kovalev était condamnable. Pas que ses propos étaient si durs; les cliques, ont le savait et c’est juste normal. Les russes vont se tenir plus ensemble comme les Québécois vont faire la même chose; c’est une question d’affinité. J’avaisi plus de misère avec les critiques sur ses coéquipiers et son entraîneur. J’ai défendu Kovy contre plusieurs critiques, que je trouvais souvent exagérées, mais il faut avouer qu’il connaît une mauvaise saison. Un gars qui connaît une telle saison ne pouvait pas tenir de telles paroles. Si c’était bien ses paroles. Si La Presse et maintenant une bonne majorité des médias croient à cette entrevue, il en est tout autre pour votre humble serviteur.

Quand Mathias Brunet nous dit que son journal devait s’assurer d’avoir les preuves en béton avant de sortir une telle nouvelle, il a raison, sauf que je les cherche toujours. Les dites entrevues sont introuvables, envolées. La journaliste se contredit; l’entrevue est pareille puis pas pareille. Le journaliste russe qui couvre le Canadien, ici à Montréal, met en doute la crédibilité du journal qui a publié l’entrevu. Il y a Kovalev qui dit ne pas avoir parlé à la journaliste puis il change d’idée. Ce qui appuie la théorie du complot russe selon laquelle le capitaine de l’équipe nationale a mis de la pression sur la journaliste pour qu’elle change sa version. Intéressant. Comment dit-on déjà ? Hors de tous doutes raisonnables? Innocent jusqu’à preuve du contraire? Désolé, maître Brunet, mais je ne suis pas convaincu. Rien ne me prouve que les propos rapportés dans votre journal sont véridiques et je ne peux pas affirmé qu’ils sont faux non plus. Les médias diront que je suis un fan et que je suis aveuglé par ma partisanerie. C’est vrai que je suis un partisan et que je ne suis pas complètement objectif, mais ces preuves bétons n’existent pas. Ça demeure la parole des médias contre celle de Kovalev. Pas fiable ni l’un ni l’autre. Je crois que cette nouvelle n’aurait tout simplement pas dû sortir. Mais lorsqu’on a une telle nouvelle, difficile de ne pas vouloir la sortir.

Parlons en de nos médias. Je ne les manque pas, la plupart du temps. Mathias Brunet, un journaliste que j’aime habituellement, vient tout juste de subir mes critiques. Après les incidents de cette semaine, les journalistes se plaignent maintenant d’être la cible des amateurs. Même si certains exagèrent, je n’ai pas beaucoup pitié de ces pauvres bougres. Il est vrai qu’il y a une forte demande pour le hockey, mais je ne crois pas que les journalistes ne font que répondre à cette demande. Ils répondent aussi à l’idée de vendre, comme tout autre entreprise. Et les mauvaises nouvelles sont vendeuses, ça tout le monde le sait. Quand feu Pierre Péladeau disait que ce n’est pas grave si on sort une nouvelle fausse; on la sort pis on s’excuse dans le journal le lendemain, on est en droit de se poser des questions. De grâce messieurs, arrêter de jouer les victimes. Vous subissez les critiques comme les joueurs que vous critiquez, quotidiennement. Parfois c’est justifié, parfois on exagère. Je suis sûr que vous êtes capable d’en prendre; après tout ça fait parti de la job.

Certains se demandent si cette pression médiatique n’effraie pas les joueurs autonomes. Comme je l’ai déjà dit, un vrai de vrai, va être capable de vivre avec ça, mais ils ne sont pas si nombreux. Évidemment ce n’est pas un élément qui les attire à Montréal. Quand on vient me dire qu’il y a de la pression ailleurs et qu’on me parle des Yankees et du Real Madrid, j'aimerais qu’on parle de la même chose SVP. Faudrait être de mauvaise foie pour ne pas avouer que l’argent offert par les deux dernières organisations ne joue pas pour beaucoup dans la décision des joueurs. Et comme me disais ma mère, on n’est pas obligé de se comparer aux pires non plus. Je vous le concède, messieurs les journalistes, ce n’est pas le seul élément qui éloigne les joueurs autonomes. Voyez, je ne suis pas si méchant. C’est vrai, la température de merde, les taxes plus élevées, les fans qui sont aussi difficiles et les résultats des dernières saisons font peur aussi. Mais, soyez au moins honnête et avouer que vous faites parti du problème.

Le Canadien amorce le dernier droit de la saison et les chances de participer aux séries, quoique minces, sont quand même présentes. Si le Canadien réussi et qu’ils font bonne figure, parions qu’on sera tous excités et on oubliera cette histoire, mes amis les journalistes compris.

mardi 6 mars 2007

La jeunesse pour un joueur autonome?

Mardi dernier, je l’avoue, j’ai pris quelques pauses au travail, je dirais aux 15 minutes, pour aller voir le site de RDS pour surveiller ce qui se passait dans la LNH. C’était, comme vous le savez, la date butoir pour transiger. Pas beaucoup de surprise avant les derniers instants de cette journée habituellement très mouvementée. Jusqu’à 15h, tout se passait comme prévu, tous les joueurs qui devaient partir ont trouvés preneur et le Canadien, comme je m’y attendais, n’avait pas bougé. Puis, la cloche sonne, il est 3h, on ferme! Je vais quand même voir à nouveau au cas où; les dernières transactions sont souvent annoncées après l’heure limite. Je n’ai pas été déçu de cette dernière visite. J’ai failli tomber en bas de ma chaise lorsque j’ai lu le nom de Ryan Smyth à côté du logo des Islanders.

« Comment les Oilers ont pu faire une telle chose? » ai-je d’abord pensé. Échanger leur cœur et leur âme? Smyth n’est pas celui qui a les statistiques les plus éloquentes, mais c’est tout un joueur de hockey. Rapide, intense, il marque des buts importants, saisons après saisons, il obtient son 60 points et plus et c’est un spécialiste pour se placer devant le filet adverse, bref un vrai guerrier pour reprendre le cliché. Je ne pouvais pas comprendre qu’Edmonton ne puisse s’entendre avec leur plus grand leader. Pour moi et pour plusieurs, Ryan Smyth, c’est les Oilers d’Edmonton depuis plusieurs saisons. Le hockey est un sport d’équipe, mais s’il y a un joueur à qui on identifie immédiatement les Oilers, c’était bien Ryan Smyth. Pendant les premières minutes, j’étais convaincu que Kevin Lowe et ses hommes avaient carrément perdu la tête. On obtenait 2 bons prospects (Nelson et O’Meara) en plus d’un choix de 1ère ronde, mais ils laissaient aller un joueur tellement important pour l’équipe. Puis, j’ai pris du recule et j’ai réfléchi un peu pour formuler un gros «Et si…». Smyth est un joueur autonome sans compensation à la fin de la saison, comme la majorité des joueurs échangés mardi, d’ailleurs. Et si les Oilers arrivaient à re-signer le joueur étoile cet été? Si, au mois de juillet, on revoyait une conférence de presse à Edmonton avec un Ryan Smyth qui aurait transigé ses larmes pour un beau grand sourire? Kevin Lowe rirait dans sa barbe alors que Snow serait celui qui pleurerait. Vous me direz : « Pourquoi on s’entendrait cet été alors qu’on n’a pu le faire dans les derniers jours? » D’abord, parce que bien de l’eau aura coulé sous les ponts. En plus, les Oilers ne sont plus dans la course aux séries, cette année; rien ne presse de signer Smyth. De plus, ça semble maintenant fréquent de voir un joueur revenir à ses anciennes amours au mois de juillet. Recchi et Weight sont retournés avec leur équipe respective durant la période de signature, après avoir remporté la Coupe Stanley avec les Hurricanes. Ce qui m’amène à parler de Garth Snow et des Islanders à nouveau. Tout le monde vante l’ancien gardien d’avoir mis la main sur un joueur d’impact taillé sur mesure pour Ted Nolan et son système. Évidement si mon scénario se produit pendant la saison morte, le directeur gérant de Long Island aurait l’air moins intelligent. Sauf si… Sauf si son équipe remporte les grands honneurs au mois de juin. C’est tellement difficile d’aller jusqu’au bout que si on a la chance d’y aller, ça vaut la peine de sacrifier un peu son futur pour gagner. C’est aussi ce que disait Jacques Demers, un coach qui a gagné cette coupe. Sauf que, est-ce que les Islanders sont une équipe favorite pour gagner la coupe Stanley? Ne vous trompez pas, Smyth est un excellent joueur, après tout je l’ai vanté pendant une demie page. New York s’est amélioré, pas de doute, mais de là à devenir les aspirants #1 pour la coupe, il y a une marge. Si on passe à travers les meilleurs clubs de la LNH, on trouve quelques clubs meilleurs que la troupe de Nolan. Buffalo, avec le retour de leurs blessés est une meilleure équipe qu’eux. New Jersey avec Brodeur en tête viendrait sûrement à bout des Islanders dans un quatre de sept. Pis dans l’Ouest, je favoriserais Nashville, Anaheim et San José avant la nouvelle équipe de Ryan Smyth. Si l’équipe de Snow ne se rend pas jusqu’au bout, ils auront sacrifié beaucoup de jeunesse pour une ronde ou deux en séries. Bien sûr, Smyth pourrait bien signer à New York aussi, mais il n’y a rien de sûr. Les Oilers pourrait bien lui présenté une offre comme les 28 autres formations. Ce qui vient à dire que Garth Snow a pris un grand risque en donnant autant de jeunesse pour un joueur qui sera libre comme l’air au mois de Juillet. On a beau dire que le repêchage de cette année sera « ordinaire », on ne sait pas toujours ce qu’on donne. Surtout, quand on regarde certain joueurs, pourtant très talentueux, qui ont été repêché tard, même très tard. On se dit que des surprises pourraient arrivés, Des surprises comme un Brad Richard (64e choix au total en 98), ou un Alfredsson (133e choix au total en 94), ou un Datsyuk (171e choix au total en 98), ou un Zetterberg (210e choix au total en 99), ou encore un Hasek (207e choix au total en 83). Encore pire, des années comme 99 ou 96, identifiés comme des années ordinaires, on vu des gars comme Havlat être repêché au 26e rang en 99 et un Daniel Brière, sélectionné au 24e rang en 96. Des années ordinaires cachaient de tels joueurs en 1ère ronde, pas impossible que 2007 en cache d’autres. Donc, avoir plus d’un choix en ronde initial donne évidement plus de chance de dénicher une de ces surprises. Ce qui vient à dire qu’il est toujours risqué de donné des choix de 1ère ronde, surtout pour un joueur autonome sans compensation.

Ici, à Montréal, on verra dans quelques années si Bob a bien fait de garder des Perezhogin, Grabovsky, Kostitsyn ainsi que ses 2 choix de 1ère ronde. Pour le moment, on le prend mal, mais ça changera peut-être dans 2-3 ans. Oh on n’a pas cette patience à Montréal, c’est pourquoi les amateurs veulent la tête de leur DG. Les médias n’aide pas en critiquant Gainey, certains vont même jusqu’à se demander s’il a la tête au hockey. Tout ça parce que le Canadien n’a pas effectué de transaction à la date limite. Tous ces commentaires les plus intelligents les uns les autres aideront sûrement les amateurs à mieux comprendre la gestion d’une équipe de hockey. On continuera de penser que de gérer un club sur son PS2 et le faire dans la LNH, c’est pareil. Pendant ce temps, Lamoriello et Burke n’ont pas plus bougé que Bob. Sûrement des 2 de pique ceux là comparés à Garth Snow. Bien sûr ces deux équipes sont en meilleure posture que nos Canadiens, mais ils ont vu les équipes qui les suivent de proche s’améliorer, comme c’est le cas pour notre équipe. Mais vraiment, pas fort ces 2 là. Désolé, pour l’ironie des dernières phrases, c’était plus fort que moi.

Pour le moment, Snow est vénéré par nos bons amis les journalistes, mais si… Mais si, un vent, tout léger, venant de l’ouest Canadien, en venait à ramener Smyth au bercail, ce vent, aussi léger soit-il, ferait faire un virage de 180 degrés à nos girouettes préférées…euh, excusez, journalistes préférés. La ressemblance est tellement frappante parfois.

Désolé pour le délai, je l’ai mûrit longtemps celui là. Je vous reviens demain avec « l’affaire Kovalev », 2 jours de mûrissage, ça devrait être suffisant.